Mercredi, après la très intéressante présentation de mon collègue Nicolas Poussing au 29e Congrès de l’AIM (qui a présenté sa recherche juste avant moi)

je lui ai demandé pourquoi, à son avis, on entend toujours les mots crainte, risque, alerte en lien avec l’IA. Est-ce en réalité un signe que les gens sont paresseux et qu’ils ont peur qu’ils devront commencer à travailler/évoluer et entrer en compétition avec l’IA ? Parce que, à mon avis, c’est ce qu’ils devraient faire, entrer en compétition avec l’IA. Il a répondu que l’IA peut très bien effectuer les tâches automatisées, qui ne demandent pas un grand effort cérébral, ce qui amène les êtres humains à se concentrer sur les tâches les plus difficiles. C’est-à-dire, ne plus exécuter un travail routinier facile et qui ne demande pas un grand effort intellectuel, mais faire un effort intellectuel et accomplir les tâches que la machine ne peut pas réaliser.

C’est exactement ce que je pense moi-même. Je crois que les gens qui ont peur de l’IA sont ceux qui ont peur d’évoluer, où évolution signifie aussi changement. À mon avis, ce n’est pas la peur de l’IA, c’est la peur du changement, la peur de l’activation du cerveau. Le refuge dans la routine, accentué pendant la pandémie de COVID, et l’anxiété acquise pendant cette période rendent le changement encore plus difficile.

L’IA dit adieu à la routine. Pourquoi ? Parce que les algorithmes évoluent chaque jour, se forment chaque jour. Alors la seule solution est de se former nous-mêmes, d’évoluer tout le temps, d’apprendre continuellement, tout comme les algorithmes. Plus rapidement que les algorithmes. Est-il possible ?

Il faut essayer. Créer pour ne pas être créé.


L’IA ne peut pas être arrêtée. L’ignorer, l’éviter, trouver des excuses pour l’éviter (comme la pollution de l’environnement, etc) sera de moins en moins faisable.

Pourquoi ? Parce que l’IA d’aujourd’hui n’est pas l’IA de demain. L’enfant va devenir un adulte, présent partout jusqu’au point où on ne pourra plus vivre sans.


Penses-tu que tu peux vivre sans l’IA ? Si oui, essaie de vivre sans ton téléphone portable. Pourquoi l’emmènes-tu tout le temps avec toi ?


Quand j’étais très jeune, le téléphone était seulement fixe et uniquement à la maison ou au coin de la rue, mais jamais avec nous tout le temps.


Quand j’étais très jeune, pour obtenir des informations, il fallait composer un numéro de téléphone et une personne, un être humain, répondait pour te donner ces informations.

Maintenant, c’est Google. Et toi, tu utilises Google pour faire des recherches sur internet, tu lui fais confiance, bien qu’il puisse être manipulé à l’aide de techniques de référencement. Tu penses que ces résultats de recherche reflètent la réalité sur le web et après, tu ne vas même pas citer Google en présentant ce que tu as trouvé. Tu vas dire : “j’ai trouvé sur internet”. Non, ce n’était pas toi, mais un robot assez bête. Mais on a intégré Google en nous-mêmes, dans notre corps de cyborg. Notre téléphone portable est intégré dans notre corps de cyborg.

Quand on parle sur les réseaux sociaux, on ne dit pas : j’ai regardé ce que les algorithmes ont choisi de m’afficher sur le mur de mon compte. On dit : j’ai vu les publications de mes amis. Non, ce n’est pas du tout ça, c’est le Google des réseaux sociaux. Qui a travaillé pour toi, qui a cherché pour toi dans les publications de tes amis, mais pas seulement, et t’a affiché l’équivalent d’un journal télévisé. Et tu n’as rien fait. Tu n’as pas cherché sur internet, c’est Google qui l’a fait. Tu n’as pas cherché sur les réseaux sociaux, ce sont les algorithmes qui l’ont fait. Tu as transféré toutes ces tâches aux robots. Et pendant la pandémie, tu as passé plus de temps avec ton dispositif qu’avec les êtres humains, pour ne pas te contaminer, ce qui a poussé les développeurs à investir des sommes importantes et profiter – faire tout leur possible pour ne pas couper ce très fort lien créé pendant la pandémie de COVID. L’audience de TikTok a explosé pendant la pandémie de COVID et si ton téléphone commençait à te parler comme Scarlett Johansson dans le film Her ? Le voici.

Et tu es en train de découvrir que ta paresse, qui a délégué des tâches aux robots, vient d’avoir le résultat normal et attendu : les robots travaillent à ta place… Faire quoi ? Tu ne vas plus utiliser Google ? Tu ne vas plus regarder le mur de ton compte, la page « Pour toi » de TikTok, pour ne plus alimenter les algorithmes ? Non, ton enfant, l’IA, qui t’a suivi tout le temps pour accomplir tes désirs avant même de les exprimer, est devenu un adulte. Il faut changer de perspective. Il faut jouer au tennis ensemble. Il faut lui céder le volant de ta voiture de temps en temps, tout comme tu le fais avec tes enfants devenus adultes. Et oui, l’IA va t’inviter dans sa propre voiture, sans chauffeur humain. Et alors ?


Pourquoi as-tu peur ?


À mon avis, l’IA va sauver les êtres humains. Pourquoi ? Parce que la compétition avec l’IA sera la seule chance de survie. Tu ne peux plus rester sur ton canapé, paresseux. Tu dois aller à la salle, c’est obligatoire, tu dois faire du fitness, tu dois entraîner ton cerveau. C’est obligatoire, il n’y a pas le choix. Essayer de cacher, éviter, “humilier” l’IA, c’est un comportement de dinosaure, où dinosaure signifie une espèce d’animaux qui ne s’est pas adaptée aux changements climatiques.

Qu’est-ce qu’il faut faire ?

  1. S’informer sur toutes les nouveautés de l’IA.
  2. S’informer sur l’IA en général.
  3. Faire du fitness intellectuel pour rester supérieur à l’IA jusqu’à la fin de sa vie. Ce n’est pas facile, même en ce moment, l’IA apprend et évolue. Et toi, que fais-tu ?

By horea

One thought on “Pourquoi avoir peur de l’IA en 2024?”

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